lundi 29 juillet 2013

La villa Noailles est un lieu à part.




L'avant-garde s'affiche à la villa Noailles





Cet été, à Hyères, la création de mobilier moderne occupe toutes les salles de ce trésor d'architecture signé Mallet-Stevens.

    •  Par, Sophie De Santis

  • La villa Noailles est un lieu à part. Construite en 1925 par Robert Mallet-Stevens à flanc de colline, dominant la baie d'Hyères (Var), cette maison symbolise un art de vivre où le corps et la nature sont privilégiés. Après une longue période de restauration, la villa est aujourd'hui un Centre d'arts complet (mode, photographie, design) où l'on perpétue cette tradition de la découverte que le couple des Noailles, grands collectionneurs et mécènes, avait initiée.
    Comme autrefois, il flotte un parfum d'effervescence et de modernité sur les expositions et le concours de jeunes créateurs. Tout l'été (jusqu'au 29 septembre), Design Parade 8, le 8e Festival international de design, est l'occasion de rencontres avec la relève dans le domaine de la création de mobilier. Dans le dédale des anciens salons et chambres à coucher, de la piscine - désormais couverte d'un plateau transparent - et de l'ancienne salle de squash, l'esprit de nouveauté éveille la curiosité.

    Des talents en herbe

    Après les personnalités de prestige, Eileen GrayPierre Chareau ou Francis Jourdain, qui ont séjourné ici et même créé des pièces pour la villa, les talents en herbe tentent à leur tour d'inventer le style des années 2000 et si possible de laisser une trace. Dans le foisonnant calendrier élaboré par Jean-Pierre Blanc, directeur de la villa Noailles, le design prend une place de choix depuis sept ans.
    En ouvrant la visite par le rez-de-jardin, on découvre les dix finalistes du concours, dont les dossiers ont été scrupuleusement épluchés par un jury - composé notamment du designer Bertjan Pot et de Laurent Le Bon, directeur du Centre Pompidou Metz - qui a récompensé Mathieu Peyroulet Ghilini. Le prix du design du conseil général du Var revient à Laureline Galliot pour ses expérimentations sur l'impression en 3D et son étonnant talent de coloriste. Par ailleurs, la lauréate de 2012, Julie Richoz, expose des pièces réalisées en collaboration avec la Manufacture de Sèvres et d'élégants vases en pâte de verre fabriqués avec le Cirva (Centre international de recherche sur le verre et les arts plastiques) de Marseille et une lampe produite par la galerie parisienne Kreo. L'occasion de montrer que le festival d'Hyères inscrit ses poulains «dans un travail de continuité».
    Au fil de la visite dans les étages, après les «bijoux» massifs d'India Mahdavi et les céramiques graciles d'Aldo Bakker, on goûte au plaisir de découvrir les deux salles aménagées par Bertjan Pot. Le facétieux Néerlandais propose ses Tricks & Flicks (sorte de farces et attrapes), dans un décor entre fête foraine et atelier, où se trame un jeu de masques cousus de sa main et des luminaires.
    Enfin, les amateurs de design historique sont comblés avec la rétrospective de Marcel Breuer, auteur dans les années 1930 d'une série de chaises tubulaires (les fameuses B3 et B9), dont certaines ont meublé la villa.
    En attendant de pouvoir tisser des liens avec la très attendue Fondation Carmignac sur l'île de Porquerolles (dont l'ouverture est prévue en 2015), la villa Noailles tient son rôle de vigie sur la Méditerranée, toujours à l'avant-garde.
    Design Parade 8, à la villa Noailles jusqu'au 29 septembre. www.villanoailles-hyeres.com






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