samedi 31 décembre 2011

Festa comença cedo

O tradicional Bloco das Piranhas abre a festa da virada na praia de Icaraí














Flores ao mar e muita fé.






Presente para a rainha do mar


Oferendas toman contas das praias


ICARAI, Niteroi, Rio de Janeiro.


Art Graphique. Oeuvres ( 20 )

Regard livre dans la limite des emotions disponible...

Oeuvres de styles et de tecniques souvente divers. Ilustre les nombreuses possibilites offertes por lárt graphiques medium oú s´affirme mon imaginaire.





" ArTati ". Serigraphie. T. Mixte 15 x 22.2 cm




mardi 27 décembre 2011

Glauber Rocha

Glauber en la Habana












Par Jaime Sarusky Traduit par Alain de Cullant
Je demande à Glauber le rôle du cinéma latino-américain dans la culture du continent et ce qui distingue la cinématographie brésilienne par rapport aux autres productions nationales en Amérique Latine.

En novembre 1971, seulement quelques jours après son arrivée à La Havane, j’ai réalisé une longue entrevue à Glauber Rocha. Pour ce numéro spécial de Cine Cubano j'ai sélectionné un bref fragment, celui relatif aux liens entre le Nouveau Cinéma Latino-américain et le cinéma cubain.


À trente-quatre ans de ce fait, ses critères et ses évaluations de ce mouvement cinématographique sur le continent et son développement dans notre Île me semblent encore d’un grand intérêt.

Cette interview a aussi été l’inspiration pour écrire mon roman Glauber en La Habana El amor y otras obsesiones publié par la Maison d’Edition Unión en 2010.

Je demande à Glauber le rôle du cinéma latino-américain dans la culture du continent et ce qui distingue la cinématographie brésilienne par rapport aux autres productions nationales en Amérique Latine.
« Le cinéma latino-américain reflète précisément la situation politique latino-américaine. Les deux mouvements initiaux plus importants du cinéma sur le continent ont été le cinéma cubain, apparu avec la Révolution et le Cinema Novo brésilien, apparu après le cinéma cubain, en 1962-63 ».
« Les deux sont conçus dans des conditions différentes puisque le cinéma cubain se développe dans un pays socialiste et le brésilien dans un capitaliste. Mais ils s’identifient sous plusieurs perspectives, comme celles de faire un cinéma culturellement indépendant face au cinéma impérialiste et, à la fois, abordant les problèmes sociaux, politiques et culturels d'Amérique Latine ».
« Dans chaque pays il se manifeste de forme différente. Dans le cinéma cubain, lié directement à la réalité révolutionnaire du pays, alors qu'au Brésil il s’est développé lors de la période entre 1962 et 1968. La première phase, encore sous le gouvernement de Goulart et, ensuite, comme un mouvement de résistance envers la dictature.

Ils ont exterminé le Cinema Novo en 1968 tout comme ils l’ont fait avec d'autres mouvements culturels brésiliens de gauche : la musique tropicalista, le théâtre de Arena et le théâtre Oficina. Ce sont les principaux qui ont été liquéfié avec l'appelé « Acte numéro 5 » qui a complètement empêché la continuité de l'art révolutionnaire, aussi bien légal qu’illégal ».

« Plus tard ont surgit les mouvements de cinéma en Argentine et le Cinéma Libération. Maintenant c’est le cinéma chilien, le bolivien. On observe que ces mouvements cinématographiques sont spécifiques de chaque pays, mais ils sont aussi latino-américains ».
« Ce qui est très intéressant, surtout lors de la dernière phase, est que nous sommes devant un cinéma à la fois national et latino-américain. Même, les deux derniers films cubains que j'ai vus, Los días del agua, de Manuel Octavio Gómez et Una pelea cubana contra los demonios, de Tomás Gutiérrez Alea, ont été ceux qui ont eu un plus grand succès cette année dans le Festival de Pésaro, en Italie, et ils ont ces caractéristiques, celles d'être cubains et latino-américains ».

« Ils ont constitué un grand saut du cinéma cubain tout comme les films brésiliens, comme par exemple, Macunaima. On voit qu'ils sont brésiliens et latino-américains, comme La hora de los hornos, de Solanas, et Getino qui est argentin et latino-américain, ou comme El coraje del pueblo, de Sanjinés, qui est bolivien et latino-américain ».
« Dans la première phase les films étaient plus nationaux et ambitionnaient à être latino-américains. Maintenant ils ont le sceau national et du continent. Bien que le Cinema Novo se soit éteint, les cinéastes de ce mouvement étant au Brésil, hors du Brésil et dans la clandestinité, essayaient de suivre la lutte politique ainsi que le cinéma dans son processus ».

« Dans quelques années le cinéma latino-américain sera un phénomène nouveau, très important du point de vue politique car il sera le premier mouvement artistique d'unification culturelle et politique en Amérique Latine. D’autant qu'il a des objectifs communs de conquête du marché dominé par l'impérialisme. Il a des problèmes communs en raison des insuffisances techniques provoquées par le sous-développement technique. Il a une grande organisation spontanée parce que les cinéastes latino-américains sont unis, bien qu'ils aient certaines différences esthétiques et idéologiques par rapport à la spécificité de chaque pays. Mais ils sont unis par l'analyse commune de devoir conquérir le marché latino-américain, le libérer de l'occupation nord-américaine. Et cela est lié à la libération économique générale des peuples et à remplacer le langage impérialiste de colonisation par le nouveau langage du cinéma latino-américain ».






lundi 26 décembre 2011

SULKARY

Les formes de danses de cette oeuvres...
une exaltation à la fécondité et à la fertilité...













" EXALTATION " Installation. Francisco Rivero




À tous ceux qui l'ont dansée. Chacun de la meilleure façon possible. Depuis les salons de Danse Contemporaine de Cuba jusqu'au parterre des théâtres et des places du monde.

Le 13 mai 2011, quand les rideaux du légendaire Joyce Theater de New York se sont levés, Sulkary a perpétué sa légende à 40 ans de sa première. « Les formes de danses de cette œuvre… seront à nouveau… une exaltation à la fécondité et à la fertilité… à la danse yoruba et arará intégrées à notre technique de danse cubaine moderne » (1).

Car Sulkary est :
Une danse de résistance par rapport à celles qu’ils ont essayé de nous imposer, dans et hors l'Île.
Le compromis et la continuité de l'esprit des fondateurs du Département de Danse du Théâtre National.
Un des classiques de la danse à Cuba, avec la Suite Yoruba du maître Ramiro Guerra et la Carmen d’Alberto Alonso.
C'est la connexion dans le temps de la compagnie Danse Contemporaine de Cuba.
C'est le témoignage dans un répertoire actif du mélange de la technique de Graham avec le folklore cubain de racines yoruba et arará, depuis sa forme stylisée jusqu'à sa musique.

C’est la surprise, l'intérêt qu'elle réveille encore dans le monde – dans le siècle de la technologie de l'Informatique et les Communications – une façon de faire dans laquelle se mélangent la terre primitive, sa fertilité et sa fécondité, avec l'esprit et l'âme des danseurs.

C'est le pont entre les propositions de Ramiro Guerra dans son œuvre Decálogo del Apocalipsis, qui n'a pas été frustrée car « elle a été étrennée – comme l’affirme Ramiro – avec le public du quartier de la Timba comme spectateurs », validant les principes de la jeune Révolution : le libre accès à la culture pour toutes nos couches sociales.

Sulkary est une œuvre d’art, un produit de la création du Maître Eduardo Rivero, accompagné par la façon de faire et l’interprétation de Luz María Collazo, Leticia Herrera, Ernestina Quintana, Isidro Rolando, Arnaldo Patterson, Pablo Trujillo et Nereida Doncel, auxquels ont succédé plusieurs générations d'interprètes : réalisés pour leur savoir-faire – en proportion –, certains ; frustrés, la grande majorité des danseurs qui n'ont pas eu la possibilité d'être sélectionnés pour jouir de la « frénésie dionysiaque » (2) au long de ces quatre décennies.

L'art, comme la vie, est une boîte de surprises. Nereida Doncel, une des grandes figures de la Danse Moderne à Cuba, qui avait été sélectionnée comme première danseuse, est tombée malade avant la première et elle a été remplacée par Luz María Collazo (deuxième danseuse) et, depuis ce moment magique dans le Théâtre García Lorca, à côté d’Isidro Rolando, elle sera rappelée par des générations de Cubains. Ils ont dansé cette œuvre avec des costumes d'Eduardo Arrocha depuis 50 ans, et même encore comme essayeurs ils maintiennent vivante – à mon modeste jugement – la meilleure mise en scène de cette oeuvre, bien que la mélancolie m’envahisse en me rappelant l'émotion que j'ai ressenti à 18 ans, quand j'ai vu entrer l'Orchestre de Percussion de l’Ensemble National de Danse Moderne vêtus en blanc : ils se sont placés dans l'aile gauche, devant la première file de fauteuils du théâtre Mella : le rideau rouge s’est levé, la scène était illuminée par José Morera, la percussion a résonné dans la salle, et « … Chevauchant leurs ancestraux tambours syncopaux … » (3) les figures majestueuses ont commencé à prendre vie, et depuis lors les voix d'Ines María Carbonell et de l’inégalable Nancy Rodriguez s'avèrent récurrentes à mes oreilles.












Marti, Hugo,

et la creation poétique.
Carmen Suarez Leon




" Aplatanarse " Installation. Francisco Rivero



Dans sa pratique poétique tout comme, nous l’avons vu, dans sa réflexion critique, José Martí est, de par son génie, un puissant synthétiseur de toute la culture qu’il a assimilée et où l’on découvre toutes les traces et aucune, indépendamment de la présence évidente des grandes confluences qu’on peut constater dans son discours.

Ainsi, nul ne peut nier la matrice romantique de ses vers, la profonde subjectivité avec laquelle le sujet lyrique s’exprime, proclamant le sentiment comme source première de la poésie : « Il faut le revendiquer : la poésie est essence. La forme ajoute, mais elle ne saurait la constituer (1). »

La poétique de Martí se fonde donc sur cette grande prémisse romantique. Mais il n’en reste pas moins que, issu d’autres circonstances historiques et d’une autre perspective créatrice plus avancée dans le temps et dans un espace particulier, il prendra ses distances vis-à-vis de cette conception pour poser le problème de la création en fonction de coordonnées plus modernes et formellement plus audacieuses. Que conserve-t-il toutefois des formulations typiques du romantisme de Hugo ?
a) Le poète comme précurseur de l’avenir, comme porteur d’un projet divin d’harmonie universelle :
Le poète en des jours impies
Vient préparer des jours meilleurs.
Il est l’homme des utopies,
Les pieds ici, les yeux ailleurs (2).

Vous croyiez [ô poètes] la religion perdue parce qu’elle changeait de forme au-dessus de vos têtes. Levez-vous parce que vous êtes les prêtres. La liberté est la religion définitive. Et la poésie de la liberté, le culte nouveau. Elle inquiète et embellit le présent, déduit et illumine le futur, et explique le propos ineffable et la bonté séductrice de l’Univers (3).

Même si les concepts martiniens de poète, d’inspiration et de création partent d’affinités fondamentales avec ceux de Hugo, il faut les en différencier rigoureusement parce que Martí les reformule en fonction de ses propres circonstances vitales et de l’expérience accumulée par la poésie dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il restreint la définition du poète au pur champ poétique, autrement dit strictement esthétique, quand il parle de la fonction spécifique du créateur.

Ainsi :
Oh ! les poètes, les chevaliers de la paix, les hérauts aux manteaux d’hermine et aux trompettes d’or des temps nouveaux ! Ces esprits inquiets qui frappent et consomment dans des flammes les corps qui les ceignent ; ces hommes insomniaques et étranges, aux bras paresseux, à la couleur pâle et aux regards profonds ; ces héros malades qui, des lambeaux de leurs cœurs, mettent des ailes à leurs chants, tels sont les nonces très généreux de l’époque magnifique, lointaine (4).

Ce poète est créateur au sens hugolien, en un sens prophétique, à l’égal de Dieu. Mais Martí recourt aussi à une conception du poète comme créateur doté d’une faculté générique de la nature humaine. Ainsi distingue-t-il souvent entre « poète en vers » et « poète en actes », donnant la primauté à cette dernière condition comme couronnement de l’humain (5).

Ce critère humaniste est foncièrement martinien : c’est un parti pris radical en faveur du concret humain qui le sépare des abstractions idéales et des excès rationnels de Hugo.
b) C’est de ce premier postulant que découle la composante éthique que vise cette poésie et que Hugo élabore surtout, comme Martí, à partir de la notion de devoir :
Je ne reverrai pas ta rive qui nous tente,
France! Hors le devoir, hélas! J'oublierai tout.
Parmi les réprouvés je planterai ma tente.
Je resterai proscrit, voulant rester debout (6).

...Infâmes : quiconque trahit ses devoirs,
Meurt en traître, du propre coup
De son arme oisive la poitrine percée! (7)

c) Aspiration à édifier une poésie qui reflète l’Univers par un intense effort d’intégration de l’imagination poétique. Le flux poétique ne cesse de nouer des liens analogiques entre l’homme et l’Univers dans son aspiration à en dévoiler toutes les correspondances secrètes.
d) Transgression des genres et rénovation du langage.

Dès Odes et ballades (1826), Hugo se défend de ceux qui l’accusent de ne pas respecter les genres classiques en décrétant la liberté des mots et la légitimité de création de formes nouvelles. Nous savons que Martí défendra ses vers hirsutes et inaugurera une écriture nouvelle dans ses chroniques pour offrir aux Hispano-Américains un discours d’images qui illustre et analyse la société et la culture nord-américaines tout en reformulant les principes de la modernité bourgeoise pour les adapter à l’Amérique latine.

Le langage se lance donc ici dans une aventure formelle aussi passionnante que celle que Hugo entreprenait à son époque en reformulant les diverses instances du langage pour exprimer les nouveaux paysages idéologiques et émotionnels.
e) Les deux créateurs insistent dans leurs œuvres sur le lien étroit qui existe entre forme et contenu. L’on sait que les poètes romantiques, en prônant l’individualité expressive, situent les rapports entre forme et contenu à un niveau moderne. Ainsi Hugo :
Une idée n'a jamais qu'une forme, qui lui est propre, qui est sa forme excellente, sa forme complète, sa forme rigoureuse, sa forme essentielle...

Ainsi, chez les grands poètes, rien de plus inséparable, rien de plus adhérent, rien de plus consubstantiel que l'idée et l'expression de l'idée. Tuez la forme, presque toujours vous tuez l'idée (8).
Et Martí écrit :
Le langage doit être mathématique, géométrique, sculptural. L’idée doit s’enchâsser parfaitement dans la phrase, si exactement qu’on ne puisse ôter de la phrase sans ôter du même coup l’idée (9).
Dans sa fameuse chronique sur Walt Whitman, Martí admire la langue du poète nord-américain et l’accord intime de sa poésie avec son époque, affirmant sans ambages :
« D’un seul coup il a écarté, telle une excroissance inutile, la lamentation romantique ».

Il écrit aussi dans un « fragment » de la dernière étape de sa vie : « Poète vaut pour créateur. Cette rime recherchée, cette robustesse vaste et empruntée ; cet artifice rhétorique qui rapetisse et affaiblit l’envol désordonné, tel celui d’un aigle blessé, de la lyrique rebelle moderne, marquent la période naissante d’un nouveau, d’un étroit classicisme : celui des classiques romantiques . »

Martí prend un recul critique avec une littérature à laquelle il doit sa propre formation poétique et dont il conservera toujours une série de postulats de base, dépassant ainsi ce qu’il considérait comme des limitations d’école qui se perpétuaient dans des clichés et des répétitions superficielles. Il prônera en revanche une originalité authentique et la conservation de ces « idées-mères » qui seraient appropriées au moment créateur de l’Amérique latine.
Notes :
1. José Martí, “Cuaderno de apuntes no. 6”, O.C., t. 21, p. 175.
2. Victor Hugo, “Fonction du poète”, Les rayons et les ombres, in Oeuvres complètes de Victor Hugo, Paris, 1880, Hetzel-Quentin, t. 3, pp. 385-386 (poésie).
3. José Martí, “El poeta Walt Whitman”, O.C., t. 13. pp. 135-136.
4. José Martí, “Francia”, O.C., t. 14, p. 450.
5. Martí exprime magnifiquement ces idées dans des lettres de 1882 à propos de son recueil Ismaelillo. Cf. en particulier sa lettre à Manuel Mercado du 11 août 1882. ainsi que ses lettres à Gabriel de Zéndegui et à Vidal Morales de juillet de la même année.
6. Victor Hugo, "Ultima verba", Châtiments. La conscience. La vision de Dante (1853). Introduction et dossier par Jacques Seebacher, professeur à l’Université Paris VII, 1979, Garnier-Flammarion, p. 320 [Cité dorénavant selon cette édition.]
7. José Martí, "Canto de otoño", Versos libres, in Poesía completa, Edición crítica, La Havane, 1985, Editorial Letras Cubanas, t. I, p. 71. Edición crítica de Cintio Vitier, Fina García Marruz y Emilio de Armas.
8. Victor Hugo, “But de cette publication”, Oeuvres complètes de Victor Hugo. Paris, 1880, J. Hetzel Quentin, t. I (Philosophie), p. 46. Cf. aussi “Préface de 1826”, Odes et ballades, id., t. I (poésie), pp. 25-26. Sur les conceptions de Hugo au sujet de la forme, il faut absolument lire René Welleck, Historia de la crítica moderna (1750-1950) (1973, Gredos, t. II), chapitre IX, “Stendhal y Hugo”.
9. José Martí, “Cuaderno de apuntes no. 9”, O.C., t. 21, p. 255. Cf. aussi “Francisco Sellén”, O.C., t. 5, p. 188; “Quincena de poetas...”, O. C., t. 15, p.265. Carlos Javier Morales, in La poética de José Martí y su contexto, Madrid, 1994, Editorial Verbum, aborde passim la conception martinienne de l’harmonie entre essence et forme.
Extrait de: Carmen Suárez León. José Martí et Victor Hugo: au carrefour des modernités. Paris, Le Temps des Cérises, 2002. pp. 131-135







Luis Carbonell

L´Aquareliste de la Poésie Antillaise.

Déclamateur, authentique, plein et simple.









Luis Carbonell, déclamateur, authentique, plein et simple, est de ces artistes que tout le monde admire pour son don de soi et son professionnalisme.



Connu par plusieurs générations de Cubains comme l'Aquarelliste de la Poésie Antillaise, certains expliquent son succès à la création d'un style unique qui le converti en un classique.
Maître de plusieurs générations d'artistes, il joint l’enseignement et la scène : « je l'ai appris de ma mère. J'ai quatre élèves qui promettent et l’un d'eux veut suivre mes pas », affirme-t-il avec fierté.
Au sujet de l’enseignement, une activité qu'il vénère aussi, il a dit avec modestie :
« Je n’ai jamais demandé un centime à personne, ni avant, ni maintenant, car si je le faisais, qui pourrait payer ? Non, en réalité que je suis né pour donner, pour offrir cet art que j'ai appris avec tant d'années d’efforts et de sacrifices. Et c’est aussi un grand plaisir car je suis un éducateur, comme ma mère. Me faire payer serait une ‘‘discondition’’ ».
Membre d'une famille de sept enfants, sa mère écrivait et enseignait la poésie à ses grandes sœurs. Elle a été sans aucun doute la personne qui a plus marqué sa vie et sa carrière.



« J’ai toujours lutté pour élever le niveau de la déclamation de la poésie afro. C'est pour cette raison que j'ai créé une technique que l’on n’apprend pas en un jour, mais en six décennies d'effort. Je dis souvent à mes élèves : Je t'explique 60 ans d'expérience en 60 minutes.
Je suis autodidacte. J'ai appris seul l'utilisation de la voix, la sélection des thèmes, du matériel, avec des lectures constantes, des exercices, des répétitions et mon expérience personnelle. Peu à peu j'ai créé une méthodologie que je mets en pratique aujourd'hui pour mon travail et pour les artistes amateurs venant à mes classes ».
Un de ses passe-temps préférés est l'étude de l'histoire. Il aime aussi la poésie et il admet que la musique est la manifestation qui l'attire le plus, parce qu'elle lui permet d'imprimer un rythme à la récitation, avec l'emploi parfait de la clé dans la percussion.
Luis Carbonell a une prédilection spéciale pour le violon et le piano qui, avec la rythmique des instruments de percussion, se sont intégrés à son art.
On lui doit la formation et l’assessorat de diverses trios et quatuors vocaux. Dans un article consulté l'artiste en mentionnait certains, comme celui de Facundo Rivero – quand il a débuté à la CMQ –, en passant par celui d'Orlando de la Rosa ; D'Aida ; Del Rey (quand Pablo Milanés s’y trouvait, j’ai monté le negro-spirituals) ; le Trío Antillano ; Los Cañas (le plus important dans ma vie avec Tony Pinelli, Paquito González, José Mateo, Iván Cañas et Roberto Benítez ; ils ont été les premiers et les uniques jusqu'à présent qui ont fait de la musique « classique » avec des rythmes populaires cubains, surtout Bach, Chopin, Schubert, Tchostakovich.



Il a apporté le véritable art de Cuba jusqu'aux publics les plus divers, contribuant à populariser la poésie du Poète National de Cuba, Nicolás Guillén. Son art est très aimé dans différents pays, principalement d'Amérique Latine et en particulier à Porto Rico et en République Dominicaine.
Il a été distingué avec l'Ordre Félix Varela, la Distinction pour la Culture Nationale, la Médaille Raúl Gómez García et le Prix National de Musique 2003.



Des opinions autorisées :




Alejo Carpentier, en 1952 au Venezuela, a reconnu que Luis Carbonell a été « l'initiateur d'une technique dotée d’une extraordinaire éloquence », un jugement suivi par Emilio Ballagas, la même année, qui l’a appelé « le magnifique jongleur antillais ».



En 1959, José Manuel Valdés-Rodríguez a assuré « Luis Carbonell est un exemple de l'artiste soucieux, insatisfait, toujours désireux de mettre en jeu son aptitude créative. C'est pourquoi nous lui devons de singuliers exemples de sensibilité, d'intelligence, d'innovation ».
Bien qu'il ait commencé avant, c’est seulement à partir de 1952 qu’il a reçu de justes éloges.



Comme l’a dit l’illustre intellectuel Miguel Barnet en le présentant devant un auditoire des Etats-Unis en 1983 : Il a hérité les sèves de l'oralité et du théâtre populaire des deux continents du griot africain et du conteur espagnol, il les a liquéfiés dans une alchimie personnelle le convertissant en le plus véritable exposant de la poésie hispano-américaine de tous les temps.
Sa cubanité est une force vivant qui s’étale le long de l'archipel et qui atteint d'autres territoires, d’autres latitudes où d’autres Cubains ont su se reconnaître en elle, l'acclamer et la convertir en signe d'identité.
Luis Carbonell est comme une graine florissante dans le cœur de son peuple, qui le distingue avec son affection et son admiration.










lundi 19 décembre 2011

Joãozinho Trinta in memorian

"Mesmo proibido, olhai por nós"

Um carnavalesco conhecido para bem além de sua fronteira. Recordo 1998, durante a copa do mundo em Paris, o encontro que tive com Joãozinho Trinta, quando fazia uma palestra sobre o carnaval brasileiro no "Carrossel du Louvre". Aprendi, na ocasião, algo que ele dizia com muita lucidez: no carnaval, a energia e a força do brasileiro se expressavam fortemente, demonstrando toda capacidade de ação. Sirvam essas palavras como uma homenagem à memória dessa extraordinária pessoa, que com seu talento de síntese, não deixa ninguém indiferente frente a sua história.







Fotos do carnaval de Paris, France, 2011





jeudi 15 décembre 2011

Oscar Niemeyer completa 104 anos

...a curva que encontro nas montanhas do meu país,

"Não é o ângulo reto que atrai, nem a linha reta, dura, inflexível, criada pelo homem. O que me atrai é a curva livre e sensual, a curva que encontro nas montanhas do meu país, no curso sinuoso dos seus rios, nas ondas do mar, no corpo da mulher preferida"






Sorte e destino atuaram para que minha chegada ao Rio de Janeiro coincida com o 104º aniversário de Niemeyer, pessoa pública e profissional da arquitetura que sempre me chamou a atenção, de surpresa em surpresa, por suas proposições criativas. Quis também o destino que eu esteja em Niterói, muito próximo ao caminho de Niemeyer, para seguir apreciando seu trabalho de forma renovadora.







Niemeyer fête ses 104 ans

Celui qui a révolutionné l’architecture moderne avec ses courbes sensuelles inspirées, selon lui, " du corps de la femme brésilienne..."


L'intérieur du centre culturel d’Aviles (Espagne) imaginé par Niemeyer ferme ses portes au public

Admiré pour sa force de création et sa longévité, il a conçu plus de 600 projets architecturaux dans le monde entier, se rend tous les jours dans son atelier en dépit de problèmes de santé.

Celui qui a toujours conservé sa foi communiste trouve aussi le temps de participer aux réunions de la revue qu’il a créée pour «parler avec la jeunesse».

Le titre «Nosso Caminho», choisi par Niemeyer, fait référence «aux amis et compagnons de route de la vie» de l’architecte. Dans ce nouveau numéro, il rend notamment hommage au poète, chanteur, compositeur et père de la Bossa Nova, Vinicius de Moraes, qui fut l’un de ses amis proches. La revue trilingue (portugais, espagnol, anglais) comprend également un cahier «Explication nécessaire» où Niemeyer écrit sur le processus de création de ses oeuvres.

lundi 12 décembre 2011

Mais à quoi bon regarder.

C'est la magie !

L'image est furtive et belle.
La lune est partout, elle vous fait de l'oeil à chaque coin de rue de Paris.









A mon frere, Gregorio Loreto Rivero Castellano.

10/12/1960 - 6/2/2009





dimanche 11 décembre 2011

«Cuba surprend toujours, même nous, nous surprenons»

Mariela Castro Espin

Monde - le 9 Décembre 2011
L'Humanité des débats

Fille du président Raul Castro et de Vilma Espin, grande figure de la révolution cubaine, aujourd’hui disparue, Mariela Castro Espin, âgée de quarante-neuf ans, est directrice du Centre national d’éducation sexuelle cubain (Cenesex). Rebelle, militante opiniâtre des droits des homosexuels et des transsexuels, longtemps discriminés, elle est à l’origine d’importants changements les concernant. Entretien






Vous menez depuis plusieurs années un combat en faveur de la liberté d’orientation sexuelle et de l’identité du genre à Cuba. Où en êtes-vous actuellement ?

Mariela Castro. Nous sommes dans un bon moment. C’est le résultat d’un travail de plusieurs années. Depuis la création de la Fédération des femmes cubaines, dans les années soixante, des chemins ont été ouverts et ont permis peu à peu de désarticuler les préjugés liés à la sexualité et au genre. Ce travail nous a permis d’aborder avant de les affronter d’autres formes de discriminations qui existent tous les jours dans notre culture et notre société. S’agissant de l’homophobie, changer la façon de penser de toute une société n’est pas facile. Mais chaque action peut réussir, par le biais d’une incidence, dans le domaine éducatif, s’appuyant sur les moyens de communication, télévision et radio, dans le cadre d’une stratégie complexe. Il faut être partout. Cela implique la présence d’une volonté politique pour opérer tous ces changements et qu’elle soit exprimée par le biais d’une loi concrète, explicite, qui puisse s’emparer de ce problème.

Vous avez élaboré un projet de loi, avance-t-il ?

Mariela Castro. Une de nos propositions législatives concerne le Code de la famille, code civil approuvé en 1975, à l’initiative de l’organisation des femmes, et largement discuté. Ce Code fonctionne mais, depuis plus de quinze ans, nous participons, en tant qu’institution, au combat de la Fédération des femmes cubaines pour le transformer afin de mieux garantir les droits des femmes, des enfants, des handicapés et des personnes âgées. Dans cette logique, le Cenesex propose un nouvel article incluant la libre orientation sexuelle et l’identité des genres. Ce n’est pas un Code dont l’accomplissement est obligatoire, mais il sert à établir des valeurs au sein de la famille. J’ajoute que ce Code, une fois qu’il sera voté, devra inclure par la suite d’autres éléments parce que beaucoup d’autres législations vont aussi changer. Avec la nouvelle loi, les transsexuels auront le droit de modifier leurs documents d’identité. Ce qui suppose qu’ils soient soumis à une intervention chirurgicale pour changer de sexe. En 2008, nous avons déjà réussi, sous l’égide du ministère de la Santé, à établir des procédures d’assistance de santé spécialisée dont les personnes transsexuelles ont besoin, y compris pour le changement de sexe. Ces interventions sont totalement gratuites et rentrent dans le budget de l’État. Nous sommes le seul pays à l’avoir fait complètement. Mais on ne change pas encore les identités, s’il n’y a pas d’intervention chirurgicale. Tel est le projet de loi. Il est rédigé, il ne reste plus qu’à le présenter à la discussion politique.

Ne vous êtes-vous pas heurtée à des obstacles d’ordre politique et religieux ?

Mariela Castro. Les freins ne sont pas les préjugés de toute la population. Dans cette société hétérogène dans laquelle nous vivons, dans les églises, et même dans d’autres structures existantes, des gens nous soutiennent et d’autres pas. Des responsables religieux sont d’accord, d’autres non. Il n’y a pas de confrontation avec le Parti communiste et son département idéologique, ni avec le médiateur qui a été très attentif et respectueux. Nous leur avons exposé nos arguments et ils ont eux-mêmes dialogué avec les religieux qui n’étaient pas d’accord. Il n’y a pas de malaise, des soucis oui, mais pas de malaise. Nous avons parlé de notre préoccupation à ne pas transgresser les personnes, à ne pas leur porter atteinte. Seul le dialogue peut régler les contradictions. Mais il y a des points sur lesquels nous ne céderons pas, par exemple, les opérations pour le changement de sexe. Nous le considérons comme un traitement de santé et là, nous ne transigerons pas. Il faut le faire, c’est un droit. Nous savons que, par rapport au mariage des personnes de même sexe, plusieurs églises ne l’approuvent pas. Plutôt que de créer une catégorie avec le mariage homosexuel, ce n’est pas nécessaire, nous proposons une union légale qui puisse garantir les droits des personnes de même genre. Elles ne doivent pas être discriminées, ni exclues. L’objectif est qu’elles aient les mêmes garanties que les couples hétérosexuels, notamment du point de vue du patrimoine. Notre proposition est l’union consensuelle : les couples de même sexe ont les mêmes droits que les couples de sexe différent. Il n’y a pas de différence. On ne parle pas d’adoption.

"Une société en transition socialiste telle que la société cubaine doit être vigilante à ne pas reproduire les mécanismes de domination préexistants"

Même si on pouvait l’envisager, ce que je pense, les résistances sont là. Au fur et à mesure que notre population avance et qu’elle surmontera ses préjugés, ce ne sera pas un souci. Nous avons observé le processus de progrès législatifs dans d’autres pays, même européens, et ils ont dû procéder de la même manière, commencer par une chose d’abord et passer à une autre. En ce qui nous concerne, nous ne proposons ni mariage, ni adoption des mineurs. Nous avançons dans la reconnaissance des droits de la population et du genre.

S’agit-il d’une bataille d’émancipation dans le cadre du processus révolutionnaire cubain ?

Mariela Castro. Bien entendu ! C’est la plate-forme, le scénario. Moi, j’ai une formation marxiste qui me permet de comprendre la société dans laquelle je vis et ce que nous entendons par socialisme. Une société en transition socialiste telle que la société cubaine doit être vigilante à ne pas reproduire les mécanismes de domination préexistants. Je pense que cette bataille pour la dignité pleine des personnes est en cohérence avec un processus de transformation sociale pour l’émancipation des êtres humains qu’est le socialisme. Cette idée, on ne peut pas la perdre de vue. Sans elle, justement, on continue ailleurs à reproduire les mêmes schémas avec les femmes, les homosexuels ou les immigrants. Pour la première fois dans l’histoire du PCC, dans le document qui sera présenté à la conférence nationale en janvier 2012, on parle des droits à l’orientation sexuelle. On le discute dans toute la population. Nous, au Cenesex, nous avons fait pas mal de suggestions, notamment d’y inclure le concept d’identité des genres et non seulement l’orientation sexuelle. Car, avec cette identité, on a la protection des personnes par rapport au genre.

Vous parlez du respect de la personne humaine et de ses droits pleins et entiers, n’y a-t-il pas aussi d’autres combats à mener sur la liberté d’expression ?


Mariela Castro. Personne ne peut nous empêcher de nous exprimer. Ça, c’est un mythe. Personne ne peut se taire à Cuba. Le système colonial espagnol n’a pas pu nous faire taire, ni le colonialisme nord-américain, pas plus que la dictature militaire imposée par les États-Unis. Nous avons toujours dit ce que nous pensons. Chacun est maître de ce qu’il dit, de ce qu’il fait. Il faut aussi en assumer la responsabilité. La liberté, c’est assumer ses responsabilités, de jouer le tout pour le tout, de prendre des décisions. Et c’est vrai partout. Par rapport à la liberté de la presse, je serais tenté de dire que nulle part elle n’existe. Elle dépend de ceux qui maîtrisent les moyens de communication, les propriétaires, les groupes financiers, les actionnaires, les éditeurs, la politique d’État. À Cuba, il y a un grand nombre de blogs indépendants et des milliers de blogueurs intéressants, courageux dans leurs remises en questions tout en assumant leurs responsabilités, sans apport d’argent d’un pays qui veut nous maîtriser, nous harceler. Certes, un petit nombre d’entre eux reçoivent de l’argent du gouvernement des États-Unis pour inventer des histoires contre Cuba.

"Qui connaît vraiment, autrement que par la déformation, la réalité quotidienne des Cubains et leur capacité d'avancer?"

Depuis plus de cinquante ans, nous subissons une véritable guerre idéologique dans le but d’achever la révolution. La campagne médiatique contre Cuba est de plus en forte. Le département d’État américain y a injecté plus de 20 millions de dollars. Avec cet argent, il paie des blogueurs, des journalistes nord-américains ou européens, pour nous discréditer. Mais qui connaît vraiment, autrement que par la déformation, la réalité quotidienne des Cubains et leur capacité d’avancer ? Concernant Cuba, je souhaiterais une presse plus critique, qui fasse un vrai travail d’enquête. Et critiquer ne veut pas dire manquer de respect si cela répond à l’éthique journalistique.

Un seul parti dominant la politique cubaine, est-ce suffisant ?

Mariela Castro. Bon ! Celui qui a inventé le parti unique, ce n’est pas Fidel, mais José Marti. Face à la menace étrangère, il n’y avait pas d’autre option que de rallier la volonté des Cubains, ce que Marti appelait le «parti révolutionnaire». Le PCC a hérité de ce parti révolutionnaire créé par José Marti. Grâce à l’unité dans ce parti unique, on a réussi à gagner l’indépendance vis-à-vis de l’Espagne, mais elle a été frustrée du fait de l’intervention nord-américaine. Les Cubains se sont encore unis pour accéder à leur souveraineté. C’est pourquoi c’est un parti qui comprend énormément de diversité, inclut les religions et a différentes positions. Mais le principe est très clair sur la souveraineté nationale, la défense de cette souveraineté, le développement du pays sur la base de la justice et de l’équité sociale. Voilà, c’est ça, le projet. Le peuple cubain a ce qu’il veut. Le PCC ne postule pas aux mandats électifs, c’est le peuple dans les quartiers qui décide et postule.

Quel est le sens de la formule de votre père, Raul Castro, quand il dit : il faut avancer 
« pas à pas » ?

Mariela Castro. Tout changement brusque peut être d’une grande irresponsabilité. Le processus de construction et le changement d’état d’esprit exigent du temps, beaucoup plus qu’une consultation populaire. Quand il dit «pas à pas», c’est consolider chaque pas que l’on fait, ne pas être superficiel et n’oublier personne. Il m’a dit à plusieurs reprises d’essayer d’avoir un point de vue éducatif auprès de la population avant de l’amener sur un projet de loi, sinon celle-ci ne sera jamais votée. Ce que nous avons fait en sensibilisant les Cubains, les députés. Lui travaille dans ce sens, je crois que c’est un bon stratège. Des gens aimeraient que Cuba se presse dans les changements. Lui répond : «Je voudrais me presser, mais je ne peux pas imposer.» Il faut trouver un certain consensus, tout au moins, pouvoir compter sur la majorité.

Quelles sont les priorités pour les Cubains aujourd’hui ?

Mariela Castro. Des tas de choses ! Surtout il s’agit de renforcer notre économie pour être autosuffisants. D’une certaine manière, le tourisme peut nous aider à réaliser des progrès. Malgré le blocus économique et commercial envers Cuba, le tourisme nord-américain a augmenté de façon incroyable. Les Nord-Américains ont envie de venir à Cuba, nombreux arrivent par des voies détournées pour ne pas être pénalisés aux États-Unis. Le fait d’être sanctionnés par la loi du blocus est, au passage, est une violation des droits des citoyens nord-américains et de la Constitution. Alors, oui, il nous faut avancer, créer de nouveaux mécanismes. Et ça vient ! Cuba surprend toujours, même nous, nous surprenons.

À son élection, Obama avait nourri quelques espoirs vis-à-vis de Cuba. Mais rien n’a changé…

Mariela Castro. Obama ne s’est pas acquitté des responsabilités de son programme. Les États-Unis continuent à être hégémoniques. Ils sont la police du monde, ils nous contrôlent tous. Je constate que l’Europe leur a emboîté le pas en établissant une position commune contre Cuba. C’est d’un cynisme ! Cela démontre qu’elle est subordonnée à la politique des États-Unis.

Vous êtes la fille de Raul et la nièce de Fidel. L’héritage n’est-il pas trop lourd à porter ?

Mariela Castro. Parfois oui, parfois non ! Non pour tout ce qu’on vous fait porter de façon symbolique par rapport à l’héritage familial. Certains inventent une responsabilité qu’ils aimeraient me voir endosser, qui ne me correspond pas ; d’autres veulent que, dans l’avenir, je sois présidente de la République. S’ils me connaissaient bien, ils ne le voudraient pas ! Cela n’a rien à voir avec mes aspirations. D’autre part, j’ai reçu beaucoup de gratifications à Cuba et dans de nombreux pays. On m’a dit des choses très belles, pleines d’admiration, de respect, d’affection et de remerciements. On m’a raconté des anecdotes de mes parents que j’ignorais. Alors je me sens fière de la famille dans laquelle je suis née. Ils m’ont transmis des valeurs, une éthique. Et si je suis rebelle, ce n’est pas de ma faute, c’est de la leur. Ils l’ont été beaucoup plus que moi et continuent de l’être, c’est pourquoi j’ai beaucoup d’admiration. Mais moi, je ne veux pas être comme eux.








vendredi 9 décembre 2011

Generation WESTINGHOUSE. Sortir du Cadre

à la portée de tous.

Les artistes de la Generation WESTINGHOUSE qui voulaient fuir de un jeu de piste, sortir du cadre, étaient à la recherche de nouveaux lieux à investir:
Les étoiles....
Embarquement immédiat !



" Trâce " Photos , Francisco Rivero.








Yonny Ibáñez. Peintre

Se confronter aux tableaux de Yonny Ibáñez c'est non seulement faire corps avec les inquiétudes personnelles de son auteur, mais aussi avec les préoccupations d'une époque.

Si d'aucuns pensent que sa réclusion était un refus du monde extérieur, une aliénation, une censure, ils se trompent. Yonny est un artiste engagé jusqu'à la moëlle, un homme au courant du mouvement terrestre qui apparaît dans ses tableaux métamorphosé par la couleur et la vie de son île.

Jesús Jambrina




Eusebio Leal et Merdedes Ibañez


Maison Musée Juan Gualberto Gomez. Vieux Havane




C'est dans son paradis perdu de la Calzada de Managua No. 65, chez-lui, que Yonny a réalisé en solitaire une grande partie de sa peinture. Seuls ses amis la connaissaient, rares furent ses expositions.

Il fut fidèle à sa détermination. Il se forma aux côtés de Lily del Barrio, du maître Carmelo González et de la peintre d'avant garde Loló Soldevilla qui introduisit dans l'expressionnisme abstrait le fauvisme et l'art optique.

Sa soif insatiable de connaissances le conduira à travers les méandres du monde le l'art universel, classique et moderne, pour son enrichissement personnel et celui de ceux qui l'approchaient. il fut parfaitement heureux avec sa peinture, malgré la méconnaissance d'autrui, il en jouit pleinement. A tel point qu'il me dira à la fin de sa vie : "Mon oeuvre est faite, Dieu seul disposera de son destin."

Alors je me demande : Le moment de la montrer est-il arrivé ?

Mercedes Ibarra Ibáñez, sa nièce. Décembre 2011


Maison Musée Juan Gualberto Gomez. Rue Empedrado 359 / Habana et Compostele. Vieux Havane. Cuba






jeudi 8 décembre 2011

DEUX MONDES

Concepcion Casttellano Chamizo & Pura Esther Castellano Chamizo

Né à Santiago de Cuba le 8 decembre 1926. Cuba

En toute liberté à travers ses images dans une langue universelle, sensible.



















Nature flamboyante peuplée d’esprits

« Lorsque j’était tout petit, j’étais entouré de ma petite jungle »

Wilfredo Oscar de la Concepción Lam y Castilla.

" Des ombres que je suis seul à voir
m'escortent, celles de mes deux grands-pères..."

La ballade des deux grands-pères. Nicolas Guillen

Wifredo Lam est né le 8 décembre 1902 à Sagua la Grande – un centre sucrier sur la côte nord de Cuba – l’année de la proclamation de la république, après plus de trois siècles de domination espagnole.













Diego Rivera mis à l'honneur

Le peintre mexicain Diego Rivera est né le 8 décembre 1886 à Guanajuato, il y a 125 ans.

Il est reconnu principalement pour ses fresques murales grandioses aux couleurs vives, dont il recouvrit certains murs d'Amérique, des Etats-Unis et du Mexique.





Après un voyage en Europe, où il se lie d'amitié avec Modigliani, l'artiste est de retour dans son pays natal au début des années 1920, lorsque sonne la fin de la révolution mexicaine. Par le biais de sa peinture, Rivera exprime ses idées politiques. Il dirige la plupart de ses œuvres vers les thèmes de la révolution de 1910 ou de la guerre civile des années 1911-1920. Rivera meurt en 1957 des suites d'un cancer.
Diego Rivera est actuellement à l'honneur au
MoMA, Musée d'art moderne de New York, où se tient une exposition consacrée à l'intégralité de son œuvre. Elle se tiendra jusqu'au 14 mai prochain.













mercredi 7 décembre 2011

Je suis en dette avec lui

MACEO

Je suis en dette avec lui , un autre anniversaire de sa mort physique a été célébré. Cet événement a fait l’objet de plus de qHieruarante versions, mais plusieurs détails d’un grand intérêt sont communs.






Maceo était accompagné du jeune Francisco Gómez Toro, qui était arrivé a Cuba par la côte ouest de Pinar del Río dans une expédition commandée par le général Rius Rivera.


Panchito, qui avait été blessé au préalable au bras, a parcouru avec Maceo, d’une rive à l’autre, l’entrée de la baie de Mariel. Dix-sept officiers aguerris de l’état‑major, plusieurs membres de l’équipage de l’embarcation et un seul homme de l’escorte les accompagnaient.

Le 7 décembre, dans le campement de fortune situé aux environs de Punta Brava, Maceo et ses officiers écoutent José Miró Argenter, auteur de Chroniques de la guerre, raconter les actions du combat de Coliseo, où la colonne chargée de l’invasion de l’île de l’Est à l’Ouest a mis en déroute les troupes du général Martínez Campos. Depuis quelques jours, Maceo souffrait d’une forte fièvre épidémique et toutes ses anciennes blessures lui faisaient du mal.

Vers 15 heures, on a entendu de fortes détonations à quelque 200 mètres du campement situé à l’ouest de la ville de La Havane, capitale de la colonie espagnole. Maceo s’indigne de cette attaque inattendue, car il avait donné l’ordre d’explorer en permanence le terrain, comme ses troupes expertes le faisaient habituellement. Il demande la présence d’un clairon pour donner des ordres, mais celui-ci n’était pas disponible à ce moment‑là.

Il monte sur le cheval et marche à la rencontre de l’ennemi. Il donne l’ordre d’ouvrir une brèche dans la clôture barbelée qui le séparait des attaquants. Devant le retrait apparent de l’ennemi, il s’écrie : « tout marche bien ». Quelques secondes plus tard, une balle lui tranche la carotide.
Ayant appris la nouvelle, Panchito Gómez Toro quitte immédiatement le campement et s’adresse aux lieux, prêt à mourir aux côtés du cadavre de Maceo.


Encerclé et sur le point de tomber aux mains de l’ennemi, il essaie de se suicider. Avant, il écrit une note d’adieu très brève et dramatique à sa famille. Sans révolver, avec sa seule main disponible, il tente sans succès de s’enfoncer une petite dague, la seule arme qu’il portait. Un soldat ennemi, en voyant que quelqu’un bougeait parmi les morts, lui donne un coup de machette sur le cou qui a failli dégager sa tête.
Avec la mort de Maceo, la démoralisation s’est emparée des forces patriotiques, constituées pour la plupart de soldats novices.

Le colonel mambi Juan Delgado, du Régiment de Santiago de las Vegas, une fois au courant de ce qui s’était passé, s’est mis à la recherche de Maceo.
Le cadavre était tombé entre les mains de l’ennemi qui l’a dépouillé de ses objets personnels sans s’apercevoir qu’il s’agissait de Maceo, admiré et réputé dans le monde pour ses prouesses.
La troupe commandée par Juan Delgado, en un geste courageux, a récupéré les corps inertes d’El Titan et de son jeune aide de camp, fils du général en chef Máximo Gómez.

Au terme de longues heures de marche, les cadavres ont été enterrés aux hauteurs d’El Cacahual.

Les patriotes cubains n’ont jamais dévoilé ce précieux secret.

Le visage renfrogné de Martí et le regard foudroyant de Maceo rappellent à chaque Cubain que l’homme véritable ne regarde pas de quel côté l’on vit mieux, mais de quel côté est le devoir. Sur ces idées, il y a beaucoup encore à lire et à réfléchir.

Réflexions de Fidel Castro Ruz
8 décembre 2007








mardi 6 décembre 2011

Fanon

Cinquante ans après sa mort, la pensée de Frantz Fanon est toujours vivante. Et si le monde n’est plus à l’heure des illusions de l’ère des indépendances, les structures de la domination et de l’aliénation restent fondamentalement inchangées.

36 ans. Son existence fut brève mais il l’aura fait poudroyer par ses engagements et la fulgurance de sa pensée. Frantz Fanon, écrivain et psychiatre martiniquais, figure emblématique du tiers-mondisme, a livré une réflexion unique et novatrice sur les questions de la conscience noire et de la colonisation.
Depuis, si les sociétés ont évolué, la voix du penseur, qui s'est éteinte il y a un demi siècle, résonne toujours étonnamment aux cœurs des problématiques politiques et nationales actuelles.







Naissance d'un révolté

Juillet 1925. Frantz Fanon naît en Martinique, au sein d’une famille bourgeoise. L’enfant a la peau plus foncée que ses sept frères et sœurs et il en souffre. Car la société dans laquelle il grandit, depuis longtemps contaminée par une attitude d’assimilation de la culture européenne, considère que ce qui est clair, c’est ce qui est beau. Fanon tirera beaucoup d’amertume de cette époque et, sa vie durant, conservera une certaine rancune envers son île natale.

De 1939 à 1943, Frantz Fanon bénéficie de l’enseignement de Césaire au lycée Schoelcher de Fort de France. Puis, hostile au régime de Vichy, il rejoint les Forces Françaises libres de la Caraïbe, à la Dominique. Il a seulement 18 ans. Lorsque les Antilles françaises se rallient au Général de Gaulle, le jeune homme s’engage dans l’armée régulière pour continuer le combat. Mais, alors qu’il aspire à risquer sa vie pour un idéal, il est confronté de plein fouet au racisme de ceux là même auprès desquels il lutte :

"Il a assisté au "blanchiment" de l’armée, remplacement brutal, le gros du travail fait, des troupes coloniales noires par des blancs bon teint. Lui-même n’était pas concerné, les Antillais étant considérés comme des métropolitains. Mais qu’est-ce qui le différenciait, dans le quotidien, de ces soldats "indigènes" bafoués à qui l’on parlait "petit nègre" ?" souligne François Maspero dans Le Monde du 22 sept. 2009.

A tel point que, juste avant la bataille de Colmar, Frantz Fanon écrit à sa famille : "je doute de tout, même de moi. Si je ne retournais pas, si vous appreniez un jour ma mort face à l’ennemi, consolez-vous, mais ne dites jamais : il est mort pour la belle cause."

Mais aussi : "Je me suis trompé ! Rien ici, rien ne justifie cette subite décision de me faire le défenseur des intérêts du fermier quand lui-même s’en fout."


Etudes en France et indépendance d'esprit

Après la guerre, en 1947, Fanon se rend à Lyon pour suivre des études de médecine. Il se spécialise en psychiatrie et… doit à nouveau faire face à toutes sortes de discriminations ethniques.


Dans cet essai, écrit alors qu'il n'avait que 25 ans, Fanon fait mention de ce racisme linguistique à travers une anecdote amusante et ô combien révélatrice :

"Dernièrement, un camarade nous racontait cette histoire. Un Martiniquais arrivant au Havre entre dans un café. Avec une parfaite assurance, il lance : "Garrrçon ! Un vè de biè." Nous assistons là à une véritable intoxication. Soucieux de ne pas répondre à l’image du nègre-mangeant-les-R, il en avait fait une bonne provision, mais il n’a pas su répartir son effort."


En 1952, alors que Fanon exerce comme médecin à l’hôpital de Saint Alban, en Lozère, il s’intéresse à l’existentialisme et au marxisme qu’il tente d’adapter au contexte africain. Dans Les Damnés de la terre, en 1961, il écrira : "Aux colonies l’infrastructure économique est également superstructure. La cause est conséquence : on est riche parce que blanc, on est blanc parce que riche. C’est pourquoi les analyses marxistes doivent être toujours distendues chaque fois qu’on aborde le problème colonial. Il n’y a pas jusqu’au concept de société pré-capitaliste, bien étudié par Marx qui ne demanderait à être repensé.".

Malgré cet intérêt pour ces courants politiques et philosophiques, son indépendance d'esprit le maintient loin des partis.


Frantz Fanon, Algérien

En 1953, Fanon, à qui l'on a proposé un poste intéressant en Algérie, devient médecin-chef à l'hôpital de Blida. Y règne la doctrine primitiviste des psychiatres de l’école d’Alger, qui relègue les indigènes au rang de « grands enfants ». Avec ses internes, Fanon, qui s'insurge contre cette aliénation, entreprend un travail d’exploration des rites et des mythes de la culture algérienne.


Deux ans plus tard, la guerre d’Algérie éclate. Frantz Fanon s’engage auprès de la résistance nationaliste, se liant d’amitié avec la direction politique du FLN et des officiers de l’Armée de libération nationale. En 1956, il démissionne de son service de médecin chef. Dans la lettre qu’il écrit au Ministre Résident, il dénonce le "pari absurde (…) de vouloir coûte que coûte faire exister quelques valeurs alors que le non-droit, l’inégalité, le meurtre multi-quotidien de l’homme [sont] érigés en principes législatifs."

Fanon est expulsé d’Algérie en 1957. Cela marque sans doute sa rupture définitive avec la France, voire l’Europe. En effet, dans sa conclusion des Damnés de la terre (1961), il écrira : "Quittons cette Europe qui n’en finit pas de parler de l’homme tout en le massacrant partout où elle le rencontre, à tous les coins de ses propres rues, à tous les coins du monde."

Fanon rejoint ensuite le FLN à Tunis et devient rédacteur pour le quotidien du parti, El Moudjahid. Il poussera son engagement pour la cause jusqu'à épouser la nationalité algérienne. En 59, il publie L’An V de la révolution algérienne, ouvrage censuré lors de sa parution en France, et dans lequel il s'illustre par sa capacité d'écoute fraternelle du peuple arabe. "Il est exceptionnel qu'un homme qui n'est pas né en Afrique du Nord puisse dire : "Nous autres, Algériens."

En 1960, Fanon devient même ambassadeur du Gouvernement provisoire de la République algérienne au Ghana.

Une fin de vie flamboyante

A la fin de cette même année, Frantz Fanon apprend qu'il est atteint de leucémie. Il se retire à Washington où il entreprend de dicter Les Damnés de la terre, manifeste éclatant contre la colonisation et pour l'émancipation, non plus du seul peuple noir ou algérien, mais de tout le Tiers Monde.

La préface des Damnés de la terre, écrite par Sartre, a contribué à rendre l'ouvrage célèbre :

"Ainsi, l’unité du Tiers Monde n’est pas faite : c’est une entreprise en cours qui passe par l’union, en chaque pays, après comme avant l’indépendance, de tous les colonisés sous le commandement de la classe paysanne. Voilà ce que Fanon explique à ses frères d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine : nous réaliserons tous ensemble et partout le socialisme révolutionnaire ou nous serons battus un à un par nos anciens tyrans.", écrit le philosophe français.

Car c'est bien directement aux colonisés, que Fanon s'adresse dans cet ouvrage, analysant pour eux le dispositif aliénant mis en place par le colonialisme : "La décolonisation est la rencontre de deux forces congénitalement antagonistes qui tirent précisément leur originalité de cette sorte de substantification que sécrète et qu’alimente la situation coloniale."


Mais la virulente prose de Sartre a également desservi Fanon dans la mesure où elle a assimilé son œuvre à une apologie de la violence. Ainsi, dans Le sanglot de l'homme blanc, Pascal Bruckner écrit contre les "dérives destructrices du tiers-mondisme" et affirme que Fanon était dans la tradition de la violence prolétarienne.


Cet homme qui, sans être marxiste, ne séparait pas la pensée de l'action, a eu une influence considérable aux Etats-Unis. "Alors que, dans les décennies 70, 80, 90, on a plongé Fanon dans une sorte de purgatoire dans les universités françaises, il a connu un succès extraordinaire dans les facultés nord-américaines. On l'a étudié, on l'a soumis au crible de Derrida, de Lacan etc. On a beaucoup écrit sur Fanon aux Etats-Unis, et il a contribué à la prise de conscience des Noirs américains, alors que ce n'était pas du tout son propos.".

Et si sa parole a résonné au-delà des frontières, si elle est toujours d'une incroyable actualité, c'est sans doute parce que Frantz Fanon n'a eu de cesse, au cours de son parcours météore, de "porter la condition humaine" plus haut afin de la rendre plus digne.








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