Jacques Brel
JAURÈS
1977
Ils étaient usés à quinze ansIls finissaient en débutant
Les douze mois s'appelaient décembre
Quelle vie ont eu nos grands-parents
Entre l'absinthe et les grand-messes
Ils étaient vieux avant que d'être
Quinze heures par jour le corps en laisse
Laisse au visage un teint de cendre
Oui, notre Monsieur oui notre bon Maître
Pourquoi ont-ils tué Jaurès?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès?
[...]
dimanche 31 juillet 2011
samedi 30 juillet 2011
Exotisme
La lumieère bouge. ( 1 ) PEINTURE
L' art de Rivero se ilumine dans un geste infini.
E. Thomas
Couleur appelle couleur
jusqu' à ce que le miracle se produise :
La nouvelle couleur !
La lumière bouge et le printemps monte avec des couleurs.
E. Thomas
Couleur appelle couleur
jusqu' à ce que le miracle se produise :
La nouvelle couleur !
La lumière bouge et le printemps monte avec des couleurs.
vendredi 29 juillet 2011
LOI du 29 Juillet 1881 - 2011
Défefence de Afficher
Il s’agit en fait de la loi du 29 juillet 1881 (et non 1889) sur la liberté de la presse.
La liberté de l’affichage est consacrée par la loi de 1881 qui supprime l’interdiction des affiches politiques édictée par la loi du 10/12/1830 et l’obligation faite par la même loi à ceux devant exercer à titre provisoire la profession d’afficheur d’en faire préalablement la déclaration à l’autorité municipale.
Le chapitre 3 de cette loi, paragraphe 1er, article 15 stipule : Dans chaque commune, le maire , désignera, par arrêté, les lieux exclusivement destinés à recevoir les affiches des lois et autres actes de l'autorité publique .
Il est interdit d'y placarder des affiches particulières.
Les affiches des actes émanés de l'autorité seront seules imprimées sur papier blanc. Toutefois, est licite l'usage du papier blanc pour l'impression d'affiches publicitaires lorsque celles-ci sont recouvertes de caractères ou d'illustrations de couleur et lorsque toute confusion , soit dans le texte, soit dans la présentation matérielle, est impossible avec les affiches administratives.
Il s’agit en fait de la loi du 29 juillet 1881 (et non 1889) sur la liberté de la presse.
La liberté de l’affichage est consacrée par la loi de 1881 qui supprime l’interdiction des affiches politiques édictée par la loi du 10/12/1830 et l’obligation faite par la même loi à ceux devant exercer à titre provisoire la profession d’afficheur d’en faire préalablement la déclaration à l’autorité municipale.
Le chapitre 3 de cette loi, paragraphe 1er, article 15 stipule : Dans chaque commune, le maire , désignera, par arrêté, les lieux exclusivement destinés à recevoir les affiches des lois et autres actes de l'autorité publique .
Il est interdit d'y placarder des affiches particulières.
Les affiches des actes émanés de l'autorité seront seules imprimées sur papier blanc. Toutefois, est licite l'usage du papier blanc pour l'impression d'affiches publicitaires lorsque celles-ci sont recouvertes de caractères ou d'illustrations de couleur et lorsque toute confusion , soit dans le texte, soit dans la présentation matérielle, est impossible avec les affiches administratives.
Historique
Avec la loi du 16 juillet 1871, prise en réaction à la Commune de Paris, le dépôt d'un fort cautionnement comme préalable obligatoire à la parution de journaux fut rétabli. Avec l'arrivée des républicains au pouvoir en 1876, se sont engagées d'âpres négociations avec la droite, conservatrice d'un certain "ordre moral", et la presse d'opinion.
C'est pourtant avec un large soutien que la loi du 29 juillet 1881 est votée par le parlement.
Le régime de l'autorisation préalable ainsi que le cautionnement sont abolis, on passe d'un système préventif à un système répressif. Une répression qui ne se manifeste qu'à travers quelque délit de presse tel que l'offense à la personne du président de la République, l'injure ou encore la diffamation. Grâce à cette loi, la presse dispose du régime le plus libéral que la France ait jamais connu. En effet, cette loi engendre la suppression de l'autorisation préalable, du cautionnement et du timbre comme le déclare l'article 5: "tout journal ou écrit périodique peut être publié, sans autorisation au préalable, et sans dépôt de cautionnement...", ce qui réduit les lourdes charges financières dont étaient victimes les journaux et favorise l'apparition de nouvelles publications.
New York sans quitter Paris
J' ai fait un rêve...
Au-delà des vitrines à Paris.
jeudi 28 juillet 2011
Art Graphique. Oeuvres ( 6 )
Regard livre dans la limite des emotions disponible...
Oeuvres de styles et de tecniques souvent divers.Illustre les nombreuses possibilités offertes par l' art graphiques, médium où s' affirme mon imaginaire.
Une promesse de vie
La Comtesse de Merlin
de retour à La Havane.
Autor: Roberto Méndez Martínez
La maison d’édition Boloña, appartenant au Bureau de l´Historien de la Ville, a récemment publié le volume Memorias y ficciones habaneras, incluant trois textes autobiographique de María de las Mercedes Santa Cruz, Comtesse de Merlin, dans lesquels se mélangent des expériences de son adolescence havanaise avec des fantaisies plus ou moins romanesques, si à la mode au XIXème siècle.
La sélection des textes et l´étude introductive ont été à la charge de Luisa Campuzano Sentí, une investigatrice reconnue de l´écriture féminine à Cuba et en Amérique Ibérique.
Autor: Roberto Méndez Martínez
La maison d’édition Boloña, appartenant au Bureau de l´Historien de la Ville, a récemment publié le volume Memorias y ficciones habaneras, incluant trois textes autobiographique de María de las Mercedes Santa Cruz, Comtesse de Merlin, dans lesquels se mélangent des expériences de son adolescence havanaise avec des fantaisies plus ou moins romanesques, si à la mode au XIXème siècle.
La sélection des textes et l´étude introductive ont été à la charge de Luisa Campuzano Sentí, une investigatrice reconnue de l´écriture féminine à Cuba et en Amérique Ibérique.
Les trois pièces qui composent l´œuvre sont reliées par un élément commun : la volonté de l´auteur, déjà adulte et loin de la scène de son enfance, d´évoquer les premières années de son existence. Mes douze premières années peut être lu comme un livre de souvenirs dans lequel nous transitons par l´enfance de cette riche héritière appartenant à la noblesse créole, dont ses parents l’ont laissé à la charge d´autres membres de la famille avant d’être la pupille du Couvent de Santa Clara. Son évasion pittoresque du cloître, hypothétiquement aidée par une religieuse Mère Santa Ines, sert comme pont vers le second texte, « L’histoire de Sœur Ines », raconté à la première personne, car il s´agit de la supposée transcription d´un manuscrit qui l´ancienne religieuse, agonisant en Floride, a rédigé pour le faire parvenir à María de las Mercedes.
Ici nous sommes franchement devant un roman, peut-être le premier écrit par une cubaine, car bien qu´il y ait des descriptions de La Havane qui démontrent une connaissance très particulière de la ville et de ses coutumes, par exemple la vivante description d´un combat de coqs, quelques faits et certaines atmosphères sont propres de la plus grande fantaisie, comme la fausse description des caves du Couvent de Santa Clara, que celui-ci n’a jamais eu.
« L´évasion » est une brève histoire d´un épisode de l´enfance de María de las Mercedes, qui pourrait se situer dans le cadre de « Mes douze premières années ». Il a été spécialement traduit du français pour cette édition par l’auteur du prologue et il raconte la brutale punition dont souffre sa cousine Conchita pour l´aider à s’échapper de la cellule où sa grand-mère l´avait confinée. Les tons vifs avec lesquels la scène du fouet est dépeinte attirent l’attention. La Comtesse de Merlin semble nous dire que cette société non seulement est cruelle quand elle fouette les esclaves, mais que les enfants des familles opulentes sont parfois traités avec une brutalité réprouvable.
Bien que « Mes douze premières années » ait été publié à Cuba il y a environ trois décennies, grâce à l´initiative de Nara Araújo, « L´histoire de Sœur Ines » était une véritable rareté, parce qu´elle était apparue avec le premier de ces textes à l´initiative de l´auteur Raimundo Cabrera en 1903, avec une réédition en 1922, donc il s´avérait pratiquement inaccessible au lecteur commun. L´inclusion de « L’évasion » aide à conformer un livre singulier qui fait apparaître la lumière sur une des plus singuliers écrivains de notre période coloniale.
Vie féconde
mercredi 27 juillet 2011
CHANTONS
Generation WESTINGHOUSE. " R "
Élégie à Jacques Roumain
Il s'avançait dans la lumière.
Par Nicolás Guillén. Rio de Janeiro, 1948
Il parlait d'une voix très grave.
Il se montrait triste et sévère.
Il fut de lune, il fut d'acier.
Il résonnait.
Il s'enflammait.
Il s'avançait dans la lumière.
À mi- sentier, il s'est assis.
– Je meurs, a- t- il dit. Et le jour,
le jour n'était que rêve encore.
Haïtien, dis- moi, as- tu vu
passer son front à la peau brune
et voler son ombre suave?
Il fut d'acier, il fut de lune.
Il parlait d'une voix très grave.
Il se montrait sévère et triste.
Oui, je sais bien, nous savons bien
que tu es mort!
Visage essentiel, poitrine profonde,
ô dieu abattu,
mort désormais de cette mort de
tout le monde.
Mort à peau absente et au lisse
frontal,
au crâne de songe dressé,
crâne philosophique et éveillé;
mort sans vêtements ni linceul,
flottant maintenant sur des eaux de
paix et d'oubli,
mort désormais, mort désormais,
mort désormais.
Et cependant, je le revois
Je le revois, oui, cependant.
Je revois, par exemple, sa
redingote
de grand seigneur de chaque jour:
celle de Paris
en fumée grise,
d'un gris persistant,
celle de Paris,
et celle
Par Nicolás Guillén. Rio de Janeiro, 1948
Il parlait d'une voix très grave.
Il se montrait triste et sévère.
Il fut de lune, il fut d'acier.
Il résonnait.
Il s'enflammait.
Il s'avançait dans la lumière.
À mi- sentier, il s'est assis.
– Je meurs, a- t- il dit. Et le jour,
le jour n'était que rêve encore.
Haïtien, dis- moi, as- tu vu
passer son front à la peau brune
et voler son ombre suave?
Il fut d'acier, il fut de lune.
Il parlait d'une voix très grave.
Il se montrait sévère et triste.
Oui, je sais bien, nous savons bien
que tu es mort!
Visage essentiel, poitrine profonde,
ô dieu abattu,
mort désormais de cette mort de
tout le monde.
Mort à peau absente et au lisse
frontal,
au crâne de songe dressé,
crâne philosophique et éveillé;
mort sans vêtements ni linceul,
flottant maintenant sur des eaux de
paix et d'oubli,
mort désormais, mort désormais,
mort désormais.
Et cependant, je le revois
Je le revois, oui, cependant.
Je revois, par exemple, sa
redingote
de grand seigneur de chaque jour:
celle de Paris
en fumée grise,
d'un gris persistant,
celle de Paris,
et celle
tout en fumée bleue du costume haïtien.
Je revois ses souliers,
français aussi,
et le pantalon rayé qu'il portait
sur cette photo de Consul, à Mexico.
Je revoissa cigarette démoniaque
au feu si pénétrant;
et je revois son écriture,
aux lettres déliées,
timides et indépendantes,
dures, droites, à gauche;
je revoisson stylographe court et noir,
son gros stylo
« Pélican »,
d'or et de gutta- percha;
je revoissa ceinture portant deux lettres sur la boucle.
Ou peut- être une seule?...
En cela ma mémoire
défaille... je ne sais:
c'était peut- être une seule lettre, un grand R,
mais je n'en suis pas sûr…
Je revoisses
cravates, ses chaussettes et ses mouchoirs;
Je revois
son porte- clefs,
ses livres,
sa serviette.
(Une serviette de Ministre, ambitieuse, tout en cuir).
Je revoisses poèmes inédits,
ses articles polémiques,
aussi ses
notes sur les nègres.
Peut- être tout cela est- il mort maintenant,
ou, tout au plus, sont- ce des choses
de musée familial. Je les conserve.
Les voici... Je les garde.
Je veux dire: je les revois.*
Et le reste, le reste,
ce dont nous parlions, Jacques?
Ah, le reste est immuable, oui, le reste est immuable!
Le voilà: il demeure
ainsi qu'une grande page de pierre
lue et relue par tous;
ainsi qu'une grande page sue, parfaitement sue,
que nul ne plie,
que nul ne tourne ni n'arrache
à ce terrible livre d'Haïti, ouvert,
à ce terrible livre ouvert
à cette même page haïtienne sanglante,
à cette même et seule, unique page ouverte
il y a trois cents ans, terrible page haïtienne!
Sang dans le dos du nègre originaire.
Sang au poumon de Louverture.
Sang sur les mains grelottantes de fièvre
de Leclerc.
Sang sur le fouet de Rochambeau,
aux chiens assoiffés.
Sang au Pont- Rouge.
Sang sur la Citadelle.
Sang sur la botte des Yankees.
Sur le couteau de Trujillo.
Sang sur la mer, sur le ciel et sur la montagne.
Sang sur les fleuves, sur les arbres.
Sang dans l'air.
(J'oubliais de dire que justement Jacques, le personnage
de ce poème, murmurait parfois:
– Haïti est une épongegorgée de sang).
Qui va presser l'éponge, l'insatiable
éponge? Lui, peut- être,
avec sa rage de siècles. Lui, peut- être
avec ses doigts de rêve. Lui, peut- être,
avec sa puissance céleste...
Lui peut- être
Monsieur Jacques Roumain.
lui, qui parlait au nomdu nègre Empereur,
du nègre Roi,
du nègre Président.
et de tous les nègres
qui ne furent jamais
que Jean
Pierre
Victor
Candide
Jules
Charles
Stephen
Raymond
André
Nègres pieds nus devant le Champ de Mars,
ou dans le tiède chemin mulâtre de Pétion- Ville
ou plus haut,
dans le chemin blanc et déjà froid de Kenskoff:
nègres encore esclaves,
ombres, zombies,
fantômes lents du café, de la canne à sucre,
chair fébrile, féline,
primaire, marécageuse, végétale.
Il va presser l'éponge,
mais oui, presser l'éponge.
Alors on verra le dur soleil des
Antilles
– comme si une veine tellurique se
brisait –
empourprer l'océan surpris.
Et l'on verra flotter sans cordes et
sans chaînes,
les gorges pures d'une foule en
marche,
les âmes non pas, mais les corps
en peine.
Dans sa course, le feu tranchant
d'un incendie
de sa langue promise léchera
de la plaine immobile à la cime
nuageuse.
O naissante aurore des temps!
O mer, mer qui débordes en vagues
de sang!
Le passé passé, non, n'est pas passé.
La vie nouvelle attend une nouvelle vie.*
Et bien: nous y voilà, Jacques, lointain ami.
Ce n'est pas parce que tu es parti,
ni parce qu'on t'a emmené, ou mieux encore,
parce qu'on a barré ta route,
que nul n'a cessé de lutter, oui, de lutter.
Quelquefois il fait froid,
c'est certain. Parfois aussi, le canon
nous assourdit. Il est des heures d'air liquide,
des heures de larmes, de râles, de gémissements.
De temps en temps un fleuve réussit
à enfoncer un pont de son marteau brutal...
Mais à chaque soupir naît un enfant.
Mais à chaque jour la nuit accouche d'un soleil
jaune, optimiste, qui féconde un sol inculte.
Le moulin broie la moisson dure.
L'épi de blé lève et grandit.
Les hymnes se couvrent de drapeaux rouges.
Regardez! En haillons, entourés de poussière,
les voici, les premiers vaincus!*
Du jour initial point la grande lumière d'été.
S'avance gravement mon doux mort haïtien,
s'avance et dresse de nouveau
sa main telle un poing de tempête.
Chantons notre chanson fraternelle, mon frère.
Voici fleurir, plantée, la vieille lance.
Dans nos mains brûle l'espérance.
L'aurore est lente, mais s'avance.
Chantons
devant les siècles frais récemment éveillés,
sous cette étoile mûre,
en suspens dans le parfum de la nuit
et au long de tous ces chemins ouvert
sà l'infini.
Chantons donc, mon ami,
en écrasant le fouet tombé
du poing du maître terrassé,
cette chanson que nul avant nous n'a chantée:
(voici fleurir, plantée, la vieille lance.)
cette humide chanson tendue
(Dans nos mains brûle l'espérance.)
de ta gorge dans l'ombre, au- de là de la vie,
(L'aurore est lente, mais s'avance.)
jusqu'au cuivre sanglant de mon clairon terrestre!
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