Le parvis de Notre-Dame de Paris change de visage
Jusqu'au 24 novembre 2013, le parvis de Notre-Dame de Paris, fréquenté tous les ans par 14 millions de visiteurs et fidèles, sera métamorphosé en un espace baptisé «Chemin du Jubilé». Crédits photo : Marc BERTRAND © Paris Tourist Office - Photographe : Marc Bertrand
Anne-Laurel Filhol
À partir du 12 décembre et pour un an, quatre grandes installations vont investir ce lieu pour les 850 ans de la cathédrale.
Pour les 850 ans de la cathédrale Notre-Dame de Paris, l'association en charge des festivités a vu les choses en grand. «Nous avons voulu que les passants se réapproprient ce monument chargé d'histoire et de spiritualité en proposant un parvis vivant», lance Bénédicte Esnault, directrice des opérations de l'association Notre-Dame de Paris 2013. Du 12 décembre au 24 novembre 2013, ce parvis, fréquenté tous les ans par 14 millions de visiteurs et fidèles, sera métamorphosé en un espace baptisé «Chemin du Jubilé». Une sorte de parcours initiatique. Quatre grands ensembles investiront cet espace d'environ 1200m², donnant sur la façade occidentale de la cathédrale.
Le visiteur sera invité à pénétrer dans un beffroi, sorte de tour éphémère de treize mètres de haut situé à l'ouest de la place, du côté de la rue de la Cité. À l'intérieur du beffroi, trois vitraux de Jacques le Chevallier - datant de 1937 et légués à la cathédrale par la famille du maître verrier en 2011 - seront exposés. Le promeneur poursuivra ensuite son chemin sur un plan incliné, «probablement semé de panneaux photographiques ou d'indications historiques», détaille Jean-François Lemercier, secrétaire général de l'association. Il poursuit, prudent: «Nous ne savons pas encore précisément comment tout sera agencé. Il faut bien comprendre que cette structure va rester un an sur le parvis, les choses vont donc bouger et évoluer au fur et à mesure.»
Soixante-dix mètres plus loin, le marcheur, désormais hissé sur une esplanade à 5,50 mètres au-dessus du sol, deviendra spectateur à part entière. Il sera plongé dans une perspective inédite, face aux trois portails de la cathédrale. L'occasion de découvrir plus profondément le détail des scènes représentées sur la façade ouest du monument. L'association espère même que ce nouveau point de vue interpellera le spectateur: «Ces tableaux bibliques posent des questions existentielles. Ils inciteront sûrement certains à s'interroger sur leur vie personnelle et spirituelle», avance Bénédicte Esnault.
«Un projet ambitieux»
Le spectacle ne sera pas qu'incrusté dans la pierre puisque des mises en lumières et autres animations seront projetées. Des gradins d'une capacité de pas moins de 800 places descendant tout droit vers l'édifice permettront à l'auditoire d'en profiter. Mais ce n'est pas tout. La terre ferme sera également lieu de réjouissances puisque six petites maisons, positionnées de part et d'autre du parvis, accueilleront diverses activités telles que des expositions «mettant en valeur d'anciens métiers liés à la construction de la cathédrale, comme les tailleurs de pierres, maîtres verriers ou encore facteurs d'orgues», relève Bénédicte Esnault. Ateliers grandeur nature ou simples expositions? Là aussi prudence: «chaque chose en son temps». La solidarité sera de mise puisque des associations caritatives pourront également se réfugier sous ces cabanons afin de présenter leurs actions. «L'histoire de la cathédrale est intimement liée à question de la charité, avec l'Hôtel-Dieu juste à côté», poursuit Bénédicte Esnault.Coût de l'opération: «plusieurs millions d'euros». Dans ces «millions», il faut entre autres compter 230.000 euros pour les travaux de voirie. Auxquels vient s'ajouter la redevance de 120.000 euros que Notre-Dame 2013 versera à la Mairie pour l'occupation du parvis. Au total, le montant des différents événements et rénovations des 850 ans de la cathédrale - notamment les nouvelles cloches - s'élève à 6,5 millions d'euros. «Nous en sommes encore loin puisque nous comptons exclusivement sur les dons», souffle Jean-François Lemercier, avant d'ajouter confiant: «Le projet est ambitieux mais pas fou.»
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