Pour fêter ses 104 ans jeudi soir, l'architecte brésilien Oscar Niemeyer a fait ce qu'il préfère: se rendre dans son atelier aux grandes baies vitrées face à la plage de Copacabana où il lancé en soirée un nouveau numéro de sa revue "Nosso Caminho". L'architecte de Brasilia a fait coïncider la sortie du numéro 11 de cette publication trimestrielle consacrée à l'architecture, la littérature et l'art avec la date de son anniversaire.
La photo du projet de la mosquée d'Alger, sorti de la planche à dessin de Niemeyer en 1961 -mais qui n'a jamais été construite- est en couverture de la "Revista Nosso Caminho" (Revue Notre Chemin) car elle est aujourd'hui en cours de cours de construction dans la ville d'Oran.
Dans ce nouveau numéro, il rend notamment hommage au poète, chanteur, compositeur et père de la Bossa Nova, Vinicius de Moraes, qui fut l'un de ses amis proches.
Même s'il répète souvent "qu'avoir plus de cent ans est une 'merde'" ce qui lui fait plaisir aujourd'hui dans la vie "est de voir que le Brésil va mieux, s'améliore", a-t-il à quelques journalistes lors d'un coktail avec sa famille et ses amis dans son atelier. "L'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) a été un grand président, un ami du peuple", a-t-il ajouté, assis dans sa chaise roulante depuis qu'il s'est fracturé le bassin il y a trois ans. "Il a 104 ans et c'est comme si il en avait 80, mais il voudrait en avoir 20!", a dit à l'AFP, l'un des invités, le vice-gouverneur de Brasilia, Tadeu Filipelli.
Niemeyer se rend encore tous les jours dans son atelier en dépit de problèmes de santé: l'année dernière, il a été hospitalisé à plusieurs reprises et opéré notamment d'une tumeur au colon. Celui qui a toujours conservé sa foi communiste trouve aussi le temps de participer aux réunions de la revue qu'il a créée pour "parler avec la jeunesse".
Bonnes et mauvaises nouvelles
Né le 15 décembre 1907 à Rio, l'architecte de Brasilia a conçu plus de 600 projets architecturaux dans le monde entier. Il en dirige encore plusieurs, dont la rénovation du Sambodrome de Rio, où se déroulent depuis 1984 les somptueux défilés du carnaval. Cette rénovation vise aussi à adapter le Sambodrome en vue des jeux Olympiques de 2016. Il travaille aussi au projet de la bibliothèque d'Alger.
Une mauvaise nouvelle pour Niemeyer a été l'annonce de la fermeture jeudi -le jour de sa 104e année- du Complexe culturel d'Aviles (Espagne) qui avait été inauguré l'an dernier. La "place ouverte du monde" imaginée par Niemeyer ferme ses portes car le gouvernement des Asturies accuse les administrateurs de dépenses excessives, selon le journal Folha de Sao Paulo.
"Advienne que pourra!"
En août dernier, celui qui a révolutionné l'architecture moderne avec ses courbes sensuelles inspirées, selon lui, "du corps de la femme brésilienne", avait déclaré à la presse qu'il y avait encore des choses qu'il aimerait faire, comme un "beau projet pour Copacabana".
"Une fois on m'a demandé ce que je pensais de la vie. J'ai répondu: du moment que j'ai une femme auprès de moi, advienne que pourra!", avait plaisanté Niemeyer, qui a aussi écrit les paroles d'une samba intitulée "Tranquille avec la vie", une chanson optimiste sur un habitant d'une favela gardant l'espoir d'un avenir plus juste.
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