nouveau bûcher des vanités.
Où trouver le sourire du soleil en décembre ? Où se baigner ? Où s’offrir une plongée dans l’art contemporain ? Où randonner ? Où danser ?
Ici, se cultiver rime avec plaisir
Bernard Venet, la star de Versailles, a customisé une Bugatti dévoilée lors d'une fête dans l'entrepôt de la famille Rubell. Crédits photo : PAULA BUSTAMANTE/AFP
A Miamia, Benjamin Moreau et Samuel Boutruche ont recréé la surface d'alunissage de la mission Apollo 11 sur 1125 m2 de plage pour en faire un terrain de jeu. Crédits photo : Courtesy Galerie Perrotin, Hong Kong & Paris
Un mur peint du Wynwood Art District de Miami. De nombreuses galeries et fondations artistiques ont élu domicile dans cet ancien quartier industriel.
NOUS Y ÉTIONS -L'écrivain Tom Wolfe consacre son nouveau roman à la grande foire d'art de Floride, une satire féroce.
Satire ou réalité d'un monde qui vient s'étourdir d'art, d'argent et de fête à Art Basel Miami? Le nouveau roman, Back to Blood, de Tom Wolfe, déjà célèbre pour son analyse impitoyable de la société newyorkaise dans Le Bûcher des vanités, a fait grincer des dents les puristes de l'art venus acheter soi-disant par passion et non par spéculation. Certes, les clichés sur l'art contemporain comme apanage d'une élite dorée sont faciles mais, après avoir lu ces lignes écrites au vitriol, Miami se vit autrement.
Chez Tom Wolfe, la vérité éclate dans la bouche de Magdalena, une jeune cubaine pas tout à fait ordinaire qui ignore tout du jargon de l'art et encore plus du mot «cutting edge». Elle se retrouve parmi «ces milliardaires et millionnaires à neuf chiffes se tortillant comme des vers», quinze minutes avant l'ouverture des portes de la foire. Leurs portefeuilles ne se mesurent pas à leur jeans baggy et leur basket défoncées. «Ils ressemblent à des clients massés devant Macy's, à minuit pour les 40 % de remise de Noël».
Tous sont là pour respirer le même air, être là où ça se passe. Mais c'est la guerre. La courtière en art, la blonde Marilynn Carr, ne parle qu'à son client Fleischmann et ignore sa maîtresse. Elle lui fait dépenser 17 millions de dollars en 13 ou 14 minutes, «de peur qu'un gros Russe, Flebetnikov, ne mette la main sur cette stupide camelote avant lui»: six œuvres en verre obscènes que l'artiste a fait faire à son atelier. Une belle pique aux stars du moment: Hirst, Koons ou Murakami.
Miami, en vrai, est un grand show comme chez Tom Wolfe. C'est pour cela qu'on y court et qu'on y revient chaque année. Impossible de se défaire du virus. Pour l'art contemporain, Art Basel Miami reste le rendez-vous hivernal le plus couru. Alors que l'on sent poindre une certaine saturation face au trop grand nombre de foires qui envahissent le calendrier des marathoniens de l'art, pourquoi un tel succès? Après deux années un peu moins paillettes, crise oblige, la foire a retrouvé son lustre. C'est la foire des Amériques par excellence avec ses superlatifs et ses stars: Marcia Cross, la belle rousse de Desperate Housewives, le rapper Puff Daddy aux oreilles diamantées, Owen Wilson, le texan au chic sportswear de Starsky and Hutch ou encore Damien Hirst, le plus médiatique des artistes.
Chez Tom Wolfe, la vérité éclate dans la bouche de Magdalena, une jeune cubaine pas tout à fait ordinaire qui ignore tout du jargon de l'art et encore plus du mot «cutting edge». Elle se retrouve parmi «ces milliardaires et millionnaires à neuf chiffes se tortillant comme des vers», quinze minutes avant l'ouverture des portes de la foire. Leurs portefeuilles ne se mesurent pas à leur jeans baggy et leur basket défoncées. «Ils ressemblent à des clients massés devant Macy's, à minuit pour les 40 % de remise de Noël».
Tous sont là pour respirer le même air, être là où ça se passe. Mais c'est la guerre. La courtière en art, la blonde Marilynn Carr, ne parle qu'à son client Fleischmann et ignore sa maîtresse. Elle lui fait dépenser 17 millions de dollars en 13 ou 14 minutes, «de peur qu'un gros Russe, Flebetnikov, ne mette la main sur cette stupide camelote avant lui»: six œuvres en verre obscènes que l'artiste a fait faire à son atelier. Une belle pique aux stars du moment: Hirst, Koons ou Murakami.
Miami, en vrai, est un grand show comme chez Tom Wolfe. C'est pour cela qu'on y court et qu'on y revient chaque année. Impossible de se défaire du virus. Pour l'art contemporain, Art Basel Miami reste le rendez-vous hivernal le plus couru. Alors que l'on sent poindre une certaine saturation face au trop grand nombre de foires qui envahissent le calendrier des marathoniens de l'art, pourquoi un tel succès? Après deux années un peu moins paillettes, crise oblige, la foire a retrouvé son lustre. C'est la foire des Amériques par excellence avec ses superlatifs et ses stars: Marcia Cross, la belle rousse de Desperate Housewives, le rapper Puff Daddy aux oreilles diamantées, Owen Wilson, le texan au chic sportswear de Starsky and Hutch ou encore Damien Hirst, le plus médiatique des artistes.
Tableaux fraîchement peints
Pour percer, il faut être là. Plusieurs jeunes courtiers comme le parisien Patrick Letovsky faisait partie de ces 70.000 visiteurs de cette 11e édition, close le 9 décembre au Convention Center, a deux pas de la célèbre Collin's avenue, bordée de luxueux hôtels et buildings pour la plupart en rénovation ; preuve que l'immobilier est reparti à la hausse. Pas moins de 130 musées et institutions y ont participé aussi. Plus d'un millier de galeries sont venues avec ce qu'elles estiment de meilleur pour séduire une large palette d'acheteurs. Malgré le contexte économique toujours incertain, le nombre de foire off a continué de croître: jusqu'à 22 cette saison!
Pendant une semaine, le marathon a commencé entre le Raleigh et le Delano où se presse une foule détendue qui se remet lentement de ses excès de bulles de champagne de la veille. Ce petit monde reste partagé en deux camps. Il y a ceux qui viennent pour faire du business, distribuer des cartes de visites, pousser plus avant leur marketing et n'ont pas peur de le dire. Ils sont galeristes, courtiers, sponsors ou encore artistes. Bernar Venet, la star de Versailles a customisé une Bugatti dévoilée lors d'une fête dans l'entrepôt de la famille Rubell, l'une des plus grandes collections de la ville, au milieu d'immenses tableaux fraîchement peints du Colombien basé à Londres, Oscar Murillo. Considérée comme «l'œuvre d'art la plus rapide qui soit», le bolide peut atteindre une vitesse de pointe de 431 km/h. Et il y a ceux qui viennent plus pour s'amuser, être dans le coup, se montrer.
Chacun y trouve son intérêt. Il suffit de pister les habitués, depuis le petit matin jusqu'a tard dans la nuit, au Baron dont l'équipe révèle le lieu de la fête à la dernière minute par e-mail. Il suffit de les suivre côté plage ou côté ville, après avoir passé le pont, là où se trouve la collection de Carlos et Rosa de la Cruz, petite femme chaleureuse au caractère bien trempée, issue de la grande bourgeoisie cubaine ayant fait fortune dans le sucre. Avec les musts de dernières stars du marché - Sterling Ruby, Wade Guyton, Thomas Houseago, Christopher Wool ou Radhid Johnson-, l'accrochage suscite émerveillements ou ricanements. «Un hit parade à la André Torrent sur RTL!» lançait un peu désabusé, le collectionneur belge, Alain Servais.
Qu'ils soient marchands ou collectionneurs, tous affichent une mine réjouie. «C'est une plateforme unique. Même à Bâle, il n'y a pas un tel melting pot, estime le Parisien Kamel Mennour qui a opté définitivement pour cette foire au détriment de Frieze New York et encore plus de l'Armory show. «Ici, on vend comme nulle part ailleurs aux amateurs des Amériques qui ne viennent plus forcément en Europe». Les transactions sont d'ailleurs de taille. «Nul autre événement ne propose une telle concentration de galeries donc d'œuvres d'art, observe encore Thaddaeus Ropac, pilier des grandes foires qui vient d'ouvrir son espace près du Bourget. Ce dernier aurait vendu une grande toile de Baselitz pour 600.000 dollars et un bronze de Tony Crag, entre 450.000 et 500.000 dollars.
«Pourquoi ne pas acheter de l'art dans une atmosphère détendue, lance Patrick Letovsky qui tente de faire rentrer l'art dans les entreprises. Un peu de plage le matin, de foire l'après-midi et dîners de galeries suivies de fêtes le soir. Ici, se cultiver rime avec plaisir». Ce dernier n'a d'ailleurs pas manqué de participé au match de foot sur la plage. Ici, on croise certes moins de stakhanovistes qu'à Bâle. Mais les affaires n'en sont pas moins fructueuses même si elles ont été lentes à démarrer.
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