Né en 1926, il était l'auteur de quelques-uns des chefs-d'œuvre de l'art lyrique d'après-guerre.
Avec Hans Werner Henze, qui vient de s'éteindre à 86 ans, la scène musicale contemporaine perd un de ses grands créateurs. Sa musique ne fut jamais celle d'un avant-gardiste, et il prit rapidement ses distances vis-à-vis du dodécaphonisme défendu après-guerre par Boulez ou Stockhausen. Épris d'opéra, il restera toujours fidèle à ce genre alors réputé passéiste.
Progressiste en politique et dans sa vie privée, il fut donc plutôt considéré comme conservateur dans son esthétique. S'opposant dès l'adolescence à son père nazi, qui considérait que la place de son fils était dans un camp de concentration du fait de son homosexualité, il fut incorporé dans la Wehrmacht dans les derniers mois de la guerre et y fut conforté dans son pacifisme convaincu.
Henze se prit très tôt de passion pour l'Italie, où il s'installa dès 1953 pour ne plus en bouger, adhérant au Parti communiste italien. Son style musical n'en reste pas moins très allemand, optant pour une orchestration chargée et un lyrisme expressionniste. Si ses dix symphonies, dont on a pu entendre l'intégrale à Paris en 2003 dans le cadre du Festival Présences, sont touffues jusqu'à l'indigeste, ses opéras lui survivront, témoignant d'un sens du théâtre et d'une versatilité stylistique qui le prédestinaient au théâtre.
Boulevard Solitude, adaptation moderne de l'histoire de Manon Lescaut (1952), Le Prince de Hombourg, dont le livret marque le point culminant de son amitié avec la poétesse Ingeborg Bachmann (1960), Élégie pour de jeunes amants (1961), l'ironie mordante du Jeune Lord (1965), la violence tragique des Bassarides (1966), jusqu'au conte humaniste L'Upupa (2003): il n'a jamais cessé d'en composer, ses œuvres étant créées tant au Festival de Salzbourg qu'à Berlin ou Hambourg.
Cervantès, Kleist, Balzac, Kafka, Auden, Ho Chi Minh ou Mishima fournirent à cet amoureux de littérature les sujets de ses opéras, dans lesquels il chercha toujours à faire passer une critique sociale, même s'il avait depuis longtemps cessé d'être le provocateur qui avait vu l'annulation de la création de son Radeau de la Méduse en 1968, à cause de la présence d'un portrait de Che Guevara… On lui doit aussi la musique des films L'Honneur perdu de Katharina Blum et Un amour de Swann, de Volker Schlöndorff, et L'Amour à mort, d'Alain Resnais.
Progressiste en politique et dans sa vie privée, il fut donc plutôt considéré comme conservateur dans son esthétique. S'opposant dès l'adolescence à son père nazi, qui considérait que la place de son fils était dans un camp de concentration du fait de son homosexualité, il fut incorporé dans la Wehrmacht dans les derniers mois de la guerre et y fut conforté dans son pacifisme convaincu.
Henze se prit très tôt de passion pour l'Italie, où il s'installa dès 1953 pour ne plus en bouger, adhérant au Parti communiste italien. Son style musical n'en reste pas moins très allemand, optant pour une orchestration chargée et un lyrisme expressionniste. Si ses dix symphonies, dont on a pu entendre l'intégrale à Paris en 2003 dans le cadre du Festival Présences, sont touffues jusqu'à l'indigeste, ses opéras lui survivront, témoignant d'un sens du théâtre et d'une versatilité stylistique qui le prédestinaient au théâtre.
Boulevard Solitude, adaptation moderne de l'histoire de Manon Lescaut (1952), Le Prince de Hombourg, dont le livret marque le point culminant de son amitié avec la poétesse Ingeborg Bachmann (1960), Élégie pour de jeunes amants (1961), l'ironie mordante du Jeune Lord (1965), la violence tragique des Bassarides (1966), jusqu'au conte humaniste L'Upupa (2003): il n'a jamais cessé d'en composer, ses œuvres étant créées tant au Festival de Salzbourg qu'à Berlin ou Hambourg.
Cervantès, Kleist, Balzac, Kafka, Auden, Ho Chi Minh ou Mishima fournirent à cet amoureux de littérature les sujets de ses opéras, dans lesquels il chercha toujours à faire passer une critique sociale, même s'il avait depuis longtemps cessé d'être le provocateur qui avait vu l'annulation de la création de son Radeau de la Méduse en 1968, à cause de la présence d'un portrait de Che Guevara… On lui doit aussi la musique des films L'Honneur perdu de Katharina Blum et Un amour de Swann, de Volker Schlöndorff, et L'Amour à mort, d'Alain Resnais.
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