La 4e édition de Photoquai propose une sélection de photographies sur le thème de «la figure humaine», installées sur les quais de la Seine et dans le jardin du musée du Quai Branly. Les travaux de 40 artistes non-européens sont ainsi exposés au grand public en accès libre.
Ne pas se fier au glamour un rien pétaradant du jeune directeur artistique espagnol de ce Photoquai 4, Frank Kalero. Ce spécialiste des arts visuels affiche la couleur et joue volontiers la star métro urbaine en droite ligne de la revue Punctum, la «Pan-Asiatic Point of View» qu'il a fondée sur le Web et qu'il dirige comme on jongle avec son iPhone. Cela pourrait générer un magazine trendy ouvert sur la rue parisienne, entre sélection du marché et mode photographique très instantanée.
Cela donne plutôt le monde en prise directe, une vision photographique de la génération 3.0 qui se projette urbi et orbi sur son écran 24 heures sur 24. En mettant l'accent sur la figure humaine et donc le portrait, ce conquistador des médias a réussi à effacer le trop-plein conceptuel, souvent de mise dans l'art contemporain, pour n'en garder que la vigueur toute neuve. L'accrochage s'est aéré depuis la dernière biennale du Quai Branly et la scénographie de Patrick Jouin s'ouvre désormais sur le quai et les allées piétonnes.
Moins de textes pour commencer. Place au pouvoir émotionnel de l'image! Les formats se sont agrandis au maximum pour créer de petits cabinets kaléidoscopes très réussis (des visages poupins des Cosmetic Girls du Sud-Coréen Hein Kuhn Oh au Chili costumé des Bailarines del desiertod'Andres Figueroa). Clairement, le choix s'est porté cette fois sur une vision plus optimiste du monde.
Le drame, si cruel cette année à Visa pour l'image à Perpignan, est ici toujours tempéré par l'espérance, mot cher aux chrétiens (Paradise, autre vision plus fleurie de la maladie mentale en Russie par Anastasia Rudenko). Le thème des albinos, vu et revu des Rencontres de Bamako à Visa, est traité ici comme des photos de mode avec anglaises et pastels, par le Brésilien Gustavo Lacerda. C'est encore plus étrange!
La Chine et ses mondes extrêmes se résument pour Qingjun Huang aux objets du foyer posés devant le seuil comme un vide-grenier. Ou par les jumeaux de Rongguo Gao qui se ressemblent, malgré des vies aussi différentes que proposent la ville et la campagne. Le social est toujours là, mais en demi-teinte. Péché de jeunesse?
4e édition de Photoquai, Musée du quai Branly, 37, quai Branly (VIIe). Tél.: 01 56 61 70 00. Horaire: entrée libre. Jusqu'au 17 novembre. Cat.: Photoquai 4, Musée du quai Branly/Actes Sud (27 €).
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