S'il est un footballeur qui, à l'heure de sa nécrologie, est difficile à réduire à une de ses facettes, c'est bien Socrates, décédé ce week-end. Médecin, demi-frère de Rai, alcoolique avoué dans ses dernières années, il fut un footballeur exceptionnel et intimement lié au Brésil
"Nous exercions notre métier avec plus de liberté, de joie et de responsabilité. Nous étions une grande famille, avec les épouses et les enfants des joueurs. Chaque match se disputait dans un climat de fête (...) Sur le terrain, on luttait pour la liberté, pour changer le pays. Le climat qui s’est créé nous a donné plus de confiance pour exprimer notre art". Ainsi commenta-t-il l'aventure, qui s'éteignit au moment de la transition démocratique du Brésil, lui-même ayant quitté le club pour rejoindre la Fiorentina en 1984.
Socrates a donc été l'acteur de cette double histoire – du football et de la démocratie brésilienne – en étant bien plus qu'un footballeur. Le constat que ces moments de grâce ne furent que le crépuscule d'une idée du jeu à la fois comme accomplissement esthétique et comme expression citoyenne ne doit pas amoindrir, aujourd'hui, l'ampleur de l'hommage.
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